A la croisée de trois programmes de recherche interventionnelle centrée sur le genre et les approches féministes.L’épidémie de COVID-19 et les mesures de riposte qui l’ont accompagné ont exacerbé des inégalités structurelles. Il s’agit notamment des inégalités entre les hommes et les femmes, entre les femmes elles-mêmes, les pauvres et les riches, les travailleurs du secteur informel et ceux du secteur formel, les personnes qui vivent dans les grands centres et celles qui en sont éloignées, etc.

1. Le projet #Cent Mille Etudiants contre C19 : initiative lancée en mars 2020 par les universités publiques du Sénégal dans l’optique de mobiliser cent mille étudiants pour sensibiliser la population sénégalaise afin de lutter contre la propagation du virus. Ce programme visait à impliquer davantage la jeunesse dans la vie de la Nation, promouvoir une citoyenneté active et favoriser l’esprit d’engagement et de don dans le contexte de la riposte contre la COVID-19. Le programme a permis aux étudiant-e-s qui le souhaitaient (sans condition de nationalité ou de spécialité) de devenir des
   volontaires au service du Centre des Opérations d’Urgence Sanitaire (COUS)

   #Cent Mille Etudiants contre C19 répondait à quatre objectifs :
    Initier une formation et une surveillance à base communautaire ;
    Elargir les activités de sensibilisation et de prévention dans le cadre de la riposte contre la pandémie ;
    Identifier les leaders communautaires locaux, influents et capables de réaliser une communication sur les risques au travers notamment des radios communautaires ;
    Partager des idées nouvelles, des bonnes pratiques plus adaptées au milieu et à l’environnement culturel, social et sanitaire du Sénégal.

   Ces étudiants ont été regroupés en cellules de coordination dans chaque localité avec des points focaux chargés du suivi des activités pour chaque zone afin de mener des campagnes régulières de sensibilisation et de distribution de gels et de masques aux populations dans les marchés, gares, et lieux de rassemblement en impliquant les relais communautaires, « bajenu gox » et chefs religieux (imams, prêtres) de chaque localité. Ainsi ces cellules sur le terrain ont mené beaucoup d’activités de sensibilisation dont celles menées dans le cadre de l’ouverture des mosquées (avec l’application des mesures de distanciation physique) lors des prières du vendredi ou des grandes cérémonies (Tabaski ou Magal de Touba), ou encore lors de l’ouverture des classes avec le nettoyage des écoles et une sensibilisation et suivi réguliers des élèves, très appréciés. 

   Une production importante de gels hydroalcooliques (2000 litres ) a été faite dans les laboratoires de chimie de l’UFR des Sciences Appliquées et Technologies de l’Université Gaston Berger par les enseignants et étudiants.

   Le gel produit a été ensuite mis en bouteilles de 500 ml puis distribuées aux populations de toutes les localités par les étudiants volontaires engagés préalablement formés à la sensibilisation et à la communication et dotés de gilets (près de 600 gilets) et de masques. Le reportage sur le sujet est à suivre ici:

Ainsi près de 2200 bouteilles de 500ml de gels, 1500 masques et des dizaines de cartons de savons ont été distribués aux populations de toutes les localités du pays.

  2. Enquête socio-anthropologique sur les effets et perceptions de la Covid19: il s’agit d’un dispositif de recherche-action soutenu par Osiwa et par Unicef. Menée par une équipe multidisciplinaire de chercheurs et d’étudiants en sciences sociales, l’enquête socio- anthropologique s’est intéressé aux effets, perceptions et impacts des différentes mesures de mitigation sur les enfants, les adolescents, les femmes et les groupes vulnérables à : Dakar, Tambacounda, Diourbel, et Ziguinchor. Il s’agissait d’appréhender et d’identifier les perceptions, les compréhensions, les comportements et les contraintes individuelles, familiales collectives, etc. auxquels font faces les communautés du pays dans le contexte de
la pandémie de covid19. Les résultats des données des analyses scientifiques ainsi que les recommandations de cette enquête viseront à nourrir et à mieux guider les stratégies et les interventions des acteurs impliqués dans la lutte et la prévention contre la covid19 au niveau communautaire. Sept (07) notes de politiques ont été produites.
3. Le programme FACE a pour pour objectif d’introduire une analyse et une réponse critiques intersectionnelles féministes aux mesures nationales et transnationales actuelles pour faire face à l’impact social, économique et politique de la COVID-19 en Afrique. Déroulée simultanéement au Kenya, au Sénégal et en Afrique du Sud, Face apporte une dimension comparative indispensable pour mettre en place des interventions innovantes. A partir des
situations nationales mais aussi des expériences des autres régions du continent, Face cherche à mettre en place un réseau capable d’Influencer les politiques publiques et les interventions post-COVID-19, d’un point de vue féministe. Il s’agit enfin de créer un engagement public plus dynamique, écrire, organiser et diffuser le renforcement des compétences pour les alternatives féministes sensibles au genre.

Dans sa première phase, face a permis de produire 6 films-documentaires mais aussi des Rapid research papers, un carnet photographique de la Covid-19